Conciliateur – médiateur : coexistence plutôt que différence.

Conciliateur – médiateur : coexistence plutôt que différence.

Jeudi 4 avril 2024,

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La nouvelle politique de l’Amiable est en train de bousculer les lignes de notre environnement institutionnel.

Déjà, le seuil défini à l’article 750-1 passerait de 5000 à 10 000 Euros, d’aucuns recommandant même de généraliser l’obligation préalable quel que soit le montant en cause
Le Conseil National de la Médiation, que nous avons rencontré longuement en février, envisage de s’orienter vers un Conseil de l’Amiable, décliné éventuellement dans chaque cour d’appel.

medi concil

Nous pensons donc que ce n’est pas le moment de trop souligner nos différences avec les médiateurs, bien embarrassés par leur absence d’organisation mais embarqués dans le même bateau que nous.
Et, au fond, si nous regardons les critères par lesquels, des deux côtés, certains essaient de nous différencier, ils ne sont pas si clivants que cela :
l’avantage de la gratuité de la conciliation de justice est contrebattu par l’aide juridictionnelle dont peuvent bénéficier des médiations,
►il se peut qu’on nous reproche parfois de «  proposer une solution  » aux différends ; il faut l’admettre, dans la réalité, nous essayons bien de guider les parties vers des solutions que nous discernons assez vite grâce à notre expérience,
notre formation, fût-elle organisée par l’ENM, serait moins longue. Mais nous sommes gens d’expérience et ne prétendons aucunement être des théoriciens du droit ou de l’analyse transactionnelle ; et nous connaissons bien, parfois pour les avoir subis nous-mêmes, les différends qui nous sont soumis.
►Enfin et surtout, nous savons qu’une grande majorité de nos 180 000 affaires annuelles n’iraient jamais en justice, quoi que prétendent nos requérants. Et la plupart sont terminées en deux à trois mois, c’est-à-dire que nous travaillons sur le « temps court », à la différence de nos collègues médiateurs.
Nos champs d’activité ne se recouvrent donc pas vraiment. Sans même parler du domaine familial, leur point fort, qui ne nous concerne pas le moins du monde.

►►Ainsi, nous avons tout intérêt à prôner la coexistence plutôt que la différence et accompagner le développement des mécanismes de l’Amiable. Nous espérons bien en tirer un surcroît d’activité et davantage de reconnaissance et de proximité avec nos magistrats. Accompagnés, bien entendu, de mesures favorables à notre endroit.
Lionel FLEURY, président de Conciliateurs de France

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