Courrier PICARD : « Conciliateur de justice : On n'est pas des juges, on est là pour aider »

Courrier PICARD : « Conciliateur de justice : On n’est pas des juges, on est là pour aider »

Jeudi 7 juin 2018,

Le « Courrier picard » a assisté, mardi, à une permanence d’un conciliateur de justice, ce bénévole qui essaie de dénouer les conflits avant qu’ils atterrissent au tribunal.

Courrier Picard 7 juin

Paul Godefroy, conciliateur de justice, tient une permanence, le 1er mardi du mois, l’après-midi, à la mairie de Rue.

Dans la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de Rue, mardi 6 juin, vers 17 heures, Paul Godefroy range les chaises, normalement destinées au public, qu’il avait disposées pour accueillir les gens lors de sa permanence mensuelle. Ce retraité de 64 ans, ancien directeur d’EDF-GDF pour la Somme et l’Oise, exerce les fonctions bénévoles de conciliateur de justice, en tenant des permanences à Rue et à Amiens. Sa tâche : écouter, comprendre, essayer de trouver un compromis, pour éviter un passage au tribunal, toujours long et parfois cher.
Ce mardi après-midi-là, Paul Godefroy a reçu neuf personnes, pour quatre affaires, à Rue. Le Courrier picard a assisté à la permanence et en a retenu les trois dossiers qui suivent. Par respect de la confidentialité des situations, les identités ne seront pas dévoilées.

LOYER IMPAYÉ

Devant Paul Godefroy, deux couples ont pris place : d’un côté, des locataires, de l’autre, les propriétaires de leur ancien logement. Les locataires sont partis vers le 10 février, sans prévenir, alors que le bail courait jusqu’au 28 février, et sans payer le mois de janvier. « Le dépôt de garantie couvrait le montant du loyer », argue le mari locataire. « Pour février, le propriétaire a touché l’APL (NDLR, aide personnalisée au logement). »
Avec les travaux de peinture qu’elle a dû faire, la propriétaire, qui a contacté Paul Godefroy en premier, estime que la perte atteint les 200 euros. Le conciliateur a donc décidé de confronter les deux camps, d’où cette conciliation à la mairie de Rue. Il reprend les chiffres, et, après calcul, stylo en main, en arrive à cette conclusion : le locataire doit 27 euros, la propriétaire réclame 110 euros, « un point c’est tout ». « Madame, si c’est un point c’est tout, il n’y a pas de conciliation possible », pointe Paul Godefroy.
Le locataire veut bien faire un geste : couper la poire en deux, en donnant 55 euros pour solde de tout compte. Grâce à la pédagogie et l’humour de Paul Godefroy, dont il use souvent « pour débloquer les situations », la somme passe de main en main. Le conciliateur rédige un constat d’accord.

Plus d’informations : http://www.courrier-picard.fr/115152/article/2018-06-07/conciliateur-de-justice-nest-pas-des-juges-est-la-pour-aider